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waves, rock, painting, art

©RG - Brisants (détail)

PREFACE

 

            Raoul Gaillard est un conteur d’histoires, d’histoires de mer, d’aventures , de tempêtes qui nous ont fait rêver lorsque nous étions enfants et à propos desquelles nous ne remercierons jamais assez Walter Scott, Jack London, Blaise Cendrars et tant d’autres.

               Devenus adultes, nous retrouvons les fantômes de ces légendes maritimes : les bars enfumés, les cargos immobiles au port ou luttant dans les vagues, évoqués par de subtiles mises en scène où nos rêves presque oubliés réapparaissent à travers la musique et la poésie qui se dégagent de chaque œuvre.

            L’artiste travaille sur papier, support sur lequel il passe de longues heures utilisant crayons, gouache ou aquarelle et d’où surgissent moisissures, taches, tampons et photographies bouleversantes, jaunies et racornies, de marins de tous âges et de tous temps.

            Le temps, d’ailleurs a son importance : Raoul Gaillard se fait humble devant l’énormité de la tâche et, peu à peu la magie s’opère, chaque amoureux de la mer peut, à travers les belles et parfois sombres histoires peintes de l’artiste, redécouvrir les émerveillements de son enfance.

                Laissons-nous porter par la magie

 

                                                                                                                Hélène BELLORGET

PREFACE

                     Raoul Gaillard writes stories, about the sea, about adventures, about storms which made us dream when we were children and for which we will forever thank Walter Scott, Jack London, Blaise Cendrars and so many others.

Grown-ups, we find the again the ghosts of these maritime legends: smoky pubs, cargo boats still in harbours or struggling in the waves, called up subtle sceneries where our dreams almost forgotten come out again through the music and poetry arising from each picture.

                  The painter works on paper, on which he spends long hours using pencils, tempera or watercolour from which appear moulds, spots and yellowed and hardened movingly photos of sailors of all ages and all times.

                     Time, actually is important : Raoul Gaillard makes himself humble in front of the enormous task . Slowly, magic operates, each sea lover can, through these beautiful and sometimes darks stories painted by the artist, rediscover his childhood’s wonders of his childhood.

 

                        Let us be taken away by magic

 

                                                                                                                                Helene BELLORGET

Qu’est ce que la mer ?

 

C’est la maison d’un pêcheur, abritée au creux d’un vallon, qui surveille l’océan.

Deux barques goémonières abandonnant le ventre rond de leur coque à la douceur du jusant…

Des femmes, la robe accrochée à la ceinture, dans l’eau jusqu’à la taille, débarquant la pêche d’un bateau, à peine échoué, toutes voiles dessus, pour être les premières au marché.

Toute une famille, la mienne ? la vôtre ? les pieds dans l’eau, portant son regard vers un horizon paisible. Vraiment paisible ?

Un Liner, sous un grain, qui s’enfuit vers une destination incertaine …

L’étrave gigantesque d’un cargo se dressant, hésitant entre la sensualité de ses courbes et la rouille qui va bientôt sceller son destin.

 

La mer est partout dans la peinture de Gaillard. Elle est, même lorsqu’on ne la voit pas, le fil commun de tous ses tableaux.

 

Avis aux navigateurs : méfiez vous de ces instants arrêtés, de ces histoires incomplètes !

Derrière l’anecdote et la très grande beauté formelle de ces scènes maritimes, Raoul Gaillard saisit toutes les émotions d’un passé parfois très proche qu’il nous restitue sans bruit mais sans limites.

Ne regardez pas ses tableaux, chacun est une vague qui vous arrache et vous emporte !

                                                                                                        Emmanuel DAVRIL

What is the sea ?

 

This is a fisherman’s house, sheltered in a small valley, which coatches the ocean. Two wrack boats leaving the round belly of their hull along the ebb tide...

Women, with their skirts fixed at their belt, in water up to the waist, unloading the fish from a boat, just ran aground on the beach, to be the first ones at the market.

A whole family, mine ? Yours ? feet in water, looking at a peaceful horizon. Is it really peaceful ?

A liner, in a squall, leaves for an vague destination... The huge stern of cargo boat balancing between the sensuousness of its curves and the rust which will soon be part of its destiny.

 

The sea is everywhere in Gaillard’s work. It is, even unseen, the common tread of all paintings.

 

Warning to sailors : be careful of these suspended moments, of these incomplete stories ! behind the anecdote and the great formal beauty of these maritime sceneries, Raoul catches all the emotions of a past sometime very close returned to us without noise but without limits.

 

Don’t look at its pictures, each one is a wave which takes you and sweeps you away !

 

                                                                                                             Emmanuel DAVRIL

"BALLADE DE LA MER ET DES RIVAGES"

 

Raoul Gaillard poursuit son journal de bord.

Sa maîtrise stupéfiante de la gouache fait de l’artiste un enchanteur visuel, doublé d’un conteur au long cours. Ses récits fonctionnent par séquences. Ils distillent des images en camaïeu, étonnant simulateur de la photographie jaunie, de la gravure en noir et blanc.

C’est en virtuose, autant qu’en poète, qu’il nous entraîne dans son sillage. Sa grande connaissance des bâtiments de la marine le conduit à dessiner des coques et des mâtures avec une exactitude confondante. Ce trompe-l’œil est accentué lorsque l’artiste juxtapose, à cet effet photographique jubilatoire, un cliché feint lui aussi, pour un jeu de miroirs où se perdent nos certitudes.

A ce duel du vrai et du faux, Gaillard est moins innocent qu’il n’y paraît. Il déploie un talent accompagné d’un imaginaire qui est celui de l’enfance. Les greniers étaient alors des malles au trésor, où les maquettes de bateaux, les instruments de marine et les albums de photos nourrissaient les rêves.

 

GAILLARD ressuscite l’histoire de la mer et de la navigation de nos ancêtres, avec des escales dans les pays lointains. Ses images en sépia, réelles ou inventées reflètent le bonheur de ces paradis perdus…

 

                                                                                                            Lydia HARAMBOURG

L'ARPENTEUR DES MERS


Raoul Gaillard arpente les  mers depuis des lustres, non pas en bourlingueur, porteur de mille histoires mais en historiographe. Son oeuvre de peintre au fil des années a pris une dimension encyclopédique. Il a couvert toutes les époques ou presque. Il a envisagé tous les lieux, quasi. Il a décrit et dénombré les grands moments,  Embarquements, Voyages, Escales, Arrivées. Il a fouillé les détails, s'est attaché aux paysages, a restitué les ambiances. Sans conditions, il a aimé et aime la mer immense et informe, il  a aimé et aime ses hommes, leur destin.  Sa récolte est parfois lourde de souvenirs et de regrets, souvent riche de sentiments hauts, légers, nerveux, toujours en prise avec le réel.


Mais regardez comme il peint à la gouache avec une stupéfiante maîtrise.
L'illusion est au bout du pinceau me direz-vous. Et dans ce cas, comment
démêler le vrai du faux, comment accorder une exactitude à ce qu'il montre ? Avez-vous vu ces photos sépia qui n'en sont pas ? Elles trompent l'oeil  au-delà du genre lui-même. Dans "La marseillaise ou jours tranquilles à N-Y" , j'ai fait une expérience troublante en reconnaissant mon oncle sur l'image. Impossible que ce soit lui cependant. Le peintre n'a pu le rencontrer, le peindre.  La seule vérité de la situation telle que me la renvoie le tableau m'a rapprochée de mon  histoire familiale nourrie elle aussi de récits et d'images. Car le réel ce n'est que cela, une part de réalité, enrichie d'un soupçon de mémoire, et gonflée de grandes bouffées d'imaginaire.

Virtuose, Raoul Gaillard a su se garder des dangers de l'inconvenante
gratuité et de l'image "neutre" des hyperréalistes. Sa facilité d'exécution
aurait pu le confondre sur des eaux parfois largement immobiles dans

un long séjour sans horizon. Mais le peintre est poète, il  laisse  le trouble
pénétrer le sujet. Dans ses grands dessins, une touche d'incertitude hante
et perturbe le rendu minutieux de la réalité. L'expression d'un doute nuance ici la lumière, là un éclairage.  Une risée  frisotte la surface de l'eau. Une brume humide et tactile envahit un coin du tableau. Les ciels fantasques
s'ouvrent sans crainte sur l'inconnu.


A la galerie Déprez-Bellorget qui présente  du 5 mars au 4 avril, « Couleur de mer » un ensemble de ses oeuvres récentes, Raoul Gaillard nous offre des paysages apaisés, tranquilles, sereins. Et on comprend que la nostalgie n'est plus ce qu'elle était,  que la mer peut bien faire le gros dos, le vent enfler en tourbillons,  l'artiste affranchi de l'imaginaire de la chute, ayant tordu le cou à la peur du réel,  se livre désormais tout entierà  la joie de peindre.

                  ART POINT France                                                                                                            Catherine PLASSART

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